vendredi 29 décembre 2017

Philippe JACCOTTET


La nuit n'est pas ce que l'on croit, revers du feu,
Chute du jour ou négation de la lumière,
Mais subterfuge fait pour nous ouvrir les yeux
Sur ce qui reste irrévélé tant qu'on l'éclaire.

P. Jaccottet, L'ignorant


dimanche 24 décembre 2017

dimanche 22 octobre 2017

Saint-John Perse

G.Braque / Oiseau bleu et gris
*
.../ L'aile puissante et calme, et l'oeil lavé de sécrétions très pures, ils  vont et nous devancent aux franchises d'outre-mer, comme aux Echelles et Comptoirs d'un éternel Levant.Ils sont pélerins de longue pérégrination, Croisés d'un éternel An Mille. Et aussi bien furent-ils "croisés" sur la croix de leurs ailes...Nulle mer portant bateaux a-t-elle jamais connu pareil concert de voiles et d'ailes sur l'étendue heureuse?
 
.../ Ignorants de  leur ombre, et se cachant de mort que ce qui s'en consume d'immortel au bruit lointain des grandes eaux, ils passent, nous laissant et nous ne sommes plus les mêmes. Ils sont l'espace traversé d'une même pensée.

.../ Laconisme de l'aile! à mutisme des forts... Muets sont-ils, et de haut vol, dans la grande nuit de l'homme. Mais à l'aube, étrangers, ils descendent vers nous : vêtus de ces couleurs de l'aube- entre bitume et givre- qui sont les couleurs mêmes du fond de l'homme... Et de cette aube de fraîcheur, comme d'un ondoiement très pur, ils gardent parmi nous quelque chose du songe de la création .
 
... / Telle est pour l"oiseau peint de Braque, la force secrète de son "écologie" .
 
SAINT-JOHN PERSE
Amers suivi de Oiseaux
 
 
 

vendredi 13 octobre 2017

Rainer Maria Rilke


"Un vol en Dieu, mais en un Dieu déchiré et répandu à travers le monde qui, ainsi épars, continue à chanter par les lions et les rochers, par les arbres et les oiseaux dont l'harmonie transcendantale couvre dans cet état même de déchirement, la haine destructrice "

Rainer Maria Rilke 


mercredi 30 août 2017

André FRENAUD


  Pauvre petit enfant, le chien boîtait... Qui l'avait fait qui tremble, qui tremblait, la babine posée drôlement sur la terre mouillée, qui regardait... Les enfants cruels l'ont tapé, le chien enfant, l'ont fait couchant, les yeux salis sur la terre blessée, il pleut... N'osant pas oser plus qu'avoir peur et tressaillir, ne sachant pas oser répondre à ma tendresse qui l'appelait - qui avait besoin tellement d'un regard confiant et ami, o chien enfant ! O ne pouvant pas - jamais - savoir, au-delà de souffrir, aimer et jouer. O injuste misère de l'enfant qui tremble et qui jamais ne pourra savoir protester et vivre-rire... et qui a peur et qui poursuit, les yeux blessés, enfant ou chien et homme, sans rémission, ô malheur et malheur et larmes sans rémission de la souffrance éternellement innocente .

André Frénaud
 Il n'y a pas de paradis

mercredi 23 août 2017

Joao PERNAMBUCO


Jean Pierre COLOMBI

A l'extrémité de mes doigts
de petites étoiles veillent
que je verrai jusqu'à ce que
nous soyons tout près l'un de l'autre

Tu garderas peut-être un peu
de leur lumière à tes épaules
et là où la peau effleurée
se resserre dans ses grenats

Ce seront mes doigts qui l'attisent


Jean Pierre  Colombi

(Mu Cephei-Erakis)
*



dimanche 20 août 2017

Eugen DREWERMANN


...Quel art il faudrait pour mener à sa destination, faire venir à maturation, la vigne de Dieu, l'âme de notre prochain. Les mots que nous lui dirions devraient être le vent qui passe parmi les feuilles des ceps, léger, doux, bon pour le fruit. Nos yeux devraient avoir pour lui la chaude lumière du soleil, du jour, éloignant la peur, rendant meuble la terre autour des plans qui lèveraient vers la clarté, encourageant le fruit à croître à mûrir, lui apportant son miel, son goût accompli, le moment venu. Nos mains, nos gestes devraient avoir la douceur d'une pluie matinale, de la rosée humectant le feuillage. C'est ainsi que nous devrions veiller à la maturation l'un de l'autre dans la vigne du Seigneur.

E.Drewermann 
Quand le ciel touche la terre


mardi 15 août 2017

Max BRUCH

Symphonie n°3 in e major op.51  Adagio
Max Bruch

Nostre Dame de Grasse (Musée des Augustins/Toulouse)


dimanche 13 août 2017

Paul RICŒUR


L'espérance est destinée à ouvrir ce que le système voudrait fermer. C'est croire qu'il est toujours possible de déployer une ligne de sens dans une situation d'absurdité.

P.Ricœur

mardi 8 août 2017

Fabrizio Paterlini

Allemagne Année zéro/R.Rossellini

Herman HESSE


.../ Le magicien lui dit:
"Vous aspirez à quitter cette époque, ce monde, cette réalité pour pénétrer dans une autre réalité plus conforme à vos désirs, dans un monde échappant au temps...
Mais vous savez bien où se cache cet univers. Cet autre réalité que vous désirez n'existe que dans votre for intérieur. Je ne peux rien vous donner qui ne soit déjà en vous, ni ouvrir d'autre galerie d'images que celle qui est contenue dans votre âme"

H.Hesse /  Le loup des steppes


lundi 7 août 2017

René CHAR


"La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil"
R. Char
Feuillets d'Hypnos

Le cheval de Turin -  Bela Taar

dimanche 30 juillet 2017

mercredi 26 juillet 2017

Georges CANGUILHEM

"Il n'y a rien dans la science qui n'ait d'abord apparu dans la conscience"
G. Canguilhem,  Entre le normal et le pathologique


mardi 4 juillet 2017

John MILTON


"Ce ne sont pas les lieux, c'est son coeur qu'on habite"

John Milton   Londres  (1608-1674)
Le paradis perdu

mardi 27 juin 2017

lundi 5 juin 2017

Pierre EMMANUEL




Pour dire la Syllabe unique lier ensemble I et A
Introduire dès le principe le duel dans l'identité
Qu'un seul Principe en fasse deux et que chacun Le soit de l'autre
Que le Principe soit leur source et mutuelle extinction

I arbre immense issu du centre A tout autour espace plat
I au zénith cri du sirli A s'étalant sans borne en soi 
Cime de l'oeil de la mouette partout criblant son océan
Et de l'aigu de l'inouï goutte à goutte le fécondant

Râle du mâle qui se hâte vague après vague et s'éblouit
De couvrir d'elle sa femelle jamais lassée de déferler
Elle tandis qu'en spasmes longs il s"enfouit dans ce ventre rond
D'un I rival de l'infini crève l'oeil de son plus haut cri

Ainsi s'échangent les deux rôles n'en faisant qu'un mais en miroir
Qui n'existe pas plus entre eux que devant lui
Chacun n'existe
Bien que de leur conjonction tout naisse en ce A triomphant
Et percé de ce I se meure à l'extrême du même instant.

Pierre Emmanuel
Syllabe



mercredi 8 février 2017

Gerard Manley Hopkins


Le martin-pêcheur flambe et la libellule arde;
Précipitée par dessus bord dans le puits rond,
La pierre sonne; émue, la corde chante; en branle,
La cloche arquée, trouvant langue, clame son nom;
Toute chose ici-bas fait une et même chose:
Divulgue cet intime habitant de chacun;
S'avère, per-se-vère, incante et dit moi-même,
Criant ce que je fais est moi: pour ce je vins.

Je dirai plus encore : le juste oeuvre justice;
Garde grâce, par là gardant ses voies en grâce;
Agit aux yeux de Dieu ce qu'il est à Ses yeux-
Christ- car le Christ se joue en mille et mille places
Pour complaire en des yeux, en des membres non siens
Au Père sur les traits des visages humains.

Gerard Manley Hopkins
Poèmes

dimanche 29 janvier 2017

Hermann HESSE


Liebslied

     Je suis le cerf, toi le chevreuil,
 Tu es l'oiseau, moi le tilleul,
Toi le soleil et moi la neige,
Tu es le jour et moi le rêve.

      La nuit, des lèvres du dormeur,
  Un oiseau d'or roule vers toi,
            Voix claire, ailes aux vives couleurs,
   Qui te dit le chant de l'amour,
 Qui te dit ma chanson à moi.

Hermann Hesse / Poèmes choisis


samedi 28 janvier 2017

jeudi 12 janvier 2017

G.K. CHESTERTON


"Je ne pense pas qu'il n'y ait rien de stupide dans le fait de hurler à la lune ou d'avoir peur des démons dans les ténèbres... ni que ce soit une preuve d'ignorance. Cela me semble parfaitement philosophique. Pourquoi un homme serait-il considéré comme idiot parce qu'il ressent le mystère et le danger de l'existence elle-même ? "

Gilbert Keith Chesterton 
 Le club des métiers nouveaux


vendredi 6 janvier 2017

Emmanuel MOUNIER


"La communication est plus rare que le bonheur, plus fragile que la beauté"

Emmanuel MOUNIER