mercredi 3 mai 2023

...

La pauvre fleur disait au papillon céleste

-Ne fuis pas -

Vois comme nos destins sont différents. Je reste,

Tu t'en vas !

Pourtant nous nous aimons, nous vivons sans les hommes

Et loin d'eux !

Et nous nous ressemblons, et l'on dit que nous sommes

Fleurs tous deux

Mais, hélas ! l'air t'emporte et la terre m'enchaîne.

Sort cruel !

Je voudrais embaumer ton vol de mon haleine

Dans le ciel !

Mais non, tu vas trop loin - Parmi des fleurs sans nombre

Vous fuyez, 

Et moi je reste seule à voir tourner mon ombre

A mes pieds !

Tu fuis, puis tu reviens, puis tu t'en vas encore

Luire ailleurs.

Aussi me trouves-tu toujours à chaque aurore

Toute en pleurs !

Oh ! pour que notre amour coule des jours fidèles

Ô mon roi,

Prends comme moi racine, ou donne- moi des ailes

Comme à toi

Victor HUGO

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire